Deux visites diplomatiques importantes ont eu lieu la semaine dernière, la visite du ministre des Affaires étrangères iranien à Bagdad et la visite du Premier ministre irakien à Téhéran. Le nouveau Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazemi, devait se rendre à Riyad avant Téhéran. Mais cette visite a été annulée en raison de l’hospitalisation du Roi saoudien. Comment l’Irak peut trouver un équilibre dans sa politique étrangère ? Est-il possible de garder de bonnes relations avec Téhéran, Riyadh et Washington en même temps ? Voici le briefing hebdo de cette semaine :
Plusieurs réunions ont été menées par le ministre iranien (Présidence de la République, gouvernement et institutions gouvernementales) et plusieurs déclarations ont été publiées, comment peut-on les interpréter ? Existe-t-il un changement dans le comportement politique extérieur de l’Iran à l’égard de l’Irak ? L’Irak peut-il jouer le rôle de rapprochement géopolitique au Moyen-Orient entre les deux acteurs les plus actifs et les plus compétitifs de la région, l’Iran et l’Arabie Saoudite ? Dans un article publié par Annabaa, Hussein al-Sarhan chercher à répondre à ces questions.
“L’État iranien réalise avec une grande rationalité la nécessité d’assouplir les sanctions qui pèsent sur toute la vie iranienne et qui ont atteint des stades qui menacent une frénésie publique massive qui pourrait mettre le régime iranien au bord de l’effondrement. Cet assouplissement doit commencer en premier lieu dans la région, et l’Iran n’a pas d’autre porte d’entrée que l’Irak pour communiquer avec les États arabes actifs dans la région.”
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Le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que Téhéran et Bagdad cherchent à augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays pour atteindre 20 milliards de dollars par an. La déclaration de M. Rouhani a été faite lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kazimi, en visite officielle à Téhéran. Depuis la sortie des États-Unis de l’accord de Vienne, l’Iran souhaite fortement intensifier ses relations économiques avec ses voisins.
Le premier ministre irakien a la difficile tâche de trouver un équilibre entre l’Iran et les États-Unis, qui sont passés tout près de s’engager dans un conflit ouvert dans la région, y compris sur le sol irakien, au cours de l’année dernière. Dans son pays, M. Al-Kazemi est soumis à une pression croissante de la part de factions et de groupes armés alliés à l’Iran qui, selon lui, ont un parti pris en faveur des États-Unis en raison de sa volonté de limiter l’influence des partis politiques et des groupes armés soutenus par l’Iran. L’article publié par le journal al-Quds revient sur l’influence de l’Iran en Irak et les moyens de pressions de Téhéran sur le gouvernement irakien.
Deux roquettes sont tombées sur la zone verte à Bagdad, en marge de la visite du ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif en Irak et de sa rencontre avec des responsables irakiens, ce qui a suscité des spéculations sur les objectifs et les messages de cette visite, et sur son succès ou non selon le journal al-Hurra. Selon le journaliste irakien Ahmed Hussein, “la visite de Zarif sur le lieu de l’assasinat du général Soleimani pourrait être l’occasion de faire davantage pression sur le gouvernement d’Al-Kazemi pour qu’il se conforme aux exigences iraniennes”. Zarif a également rencontré le chef de la milice Badr et le chef du groupe électoral “Al-Fateh”, Hadi al-Amiri, pour discuter des “circonstances de la mort de Soleimani”.
Le Premier ministre irakien a déclaré au ministre iranien des Affaires étrangères, lors de réunions séparées, que “l’Irak recherche des relations extérieures équilibrées, une compréhension mutuelle, une coordination et une vision claire pour parvenir à des solutions aux crises et tensions entre toutes les parties internationales”.
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